(1917-1987)
Une vie explosive
Georges ARNAUD
La vie explosive de Georges Arnaud
(1917-1987)
Pour le centenaire et les 30 ans de la mort de l´auteur du roman «Le salaire de la peur»
Georges Arnaud, de son vrai nom Henri Girard, descend d´une grande famille française. Son père, le paléographe Dr. Henri Girard épouse une femme cultivée et engagée, mais issue du peuple, qui transmettra à son fils avant sa mort précoce le virus des idées socialistes (égalité, fraternité, solidarité). Très tôt le rejeton jette un regard critique sur ce milieu favorisé qui est le sien et se détache des valeurs chères à son environnement familial. En 1941, il est impliqué dans une spectaculaire affaire de triple meurtre qui ne sera jamais élucidée. Après avoir passé 19 mois en prison, il se réfugie en Amérique du Sud où il mène pendant deux ans une vie à la limite de la légalité, vie d´aventurier, de nomade, de chercheur d´or et d´expériences extrêmes dont il tirera parti à son retour en France. Le récit qu´il écrit de ses aventures sous le titre «Le salaire de la peur » remporte un énorme succès qui inspirera au cinéaste Henri Clouzot le film homonyme avec Yves Montand et Charles Vanel dans les rôles principaux. Le film obtient la Palme d´Or au festival de Cannes en 1953 et est considéré jusqu´à aujourd´hui comme un film culte. Henri Girard réussit sa réinsertion dans la société sous le nom de Georges Arnaud. C´est surtout dans l´univers à part du journalisme d´investigation qu´il se forgera une réputation, se faisant défenseur de toutes les causes perdues et dénonciateur des injustices sociales dans la France de l´après-guerre.
Son acharnement sauvage et féroce contre le système, son anarchisme affiché, son mode de vie provocateur sont perçus par plus d´un de ses contemporains comme le comportement d´un être névrosé en proie à des affres comme les appelleraient crime et châtiment. Pour d´autres il est l´expression d´un écorché vif, victime d´une cruelle injustice qui appellerait vengeance et identification avec les êtres voués au même destin.